8/09/2010

La spéculation, un bouc émissaire

Ram Etwareea - Le Temps
Quel rôle peut jouer la FAO dans la gestion des stocks de denrées alimentaires?


Le prix du blé reste élevé même si tout scénario de pénurie est écarté
Publicité Les pays producteurs de blé, y compris la Russie, se frottent les mains. Ils profitent d’un affolement des prix poussés par la spéculation. Les investisseurs qui détiennent des trésors de guerre, mais que ni les actions ni les obligations ne séduisent, parient sur les matières premières agricoles. L’argumentation est simple. La planète compte de plus en plus de bouches à nourrir et la production alimentaire ne suit pas. Les produits vaudront cher.

C’est ainsi qu’ils ont joué sur une pénurie pourtant improbable de blé et les placements à court terme ont rapporté gros.

Nous sommes loin de la crise de 2006-2007 lorsque les prix alimentaires avaient atteint des sommets et que des émeutes de la faim avaient éclaté dans de nombreux pays. Il n’y avait pas de pénurie, mais, poussés par la spéculation, les prix avaient atteint des niveaux inaccessibles pour beaucoup de monde.

Des propositions ont surgi pour bannir la spéculation sur les produits alimentaires. Il y a quelques semaines, le financier britannique Anthony Ward a acheté tout le cacao disponible à la bourse de Londres et compte sur une hausse des cours. Malheureusement pour lui, le prix du cacao baisse depuis. Cet achat exceptionnel n’avait rien d’illégal, mais les autorités ont évoqué le besoin de plus de transparence. L’idée fait son chemin.

La FAO a-t-elle aussi un rôle à jouer, non pas contre la spéculation, mais pour assurer une bonne gestion des stocks de denrées? Les pays consommateurs ne peuvent pas à ce point être vulnérables et payer le prix fort à chaque crise. L’Egypte par exemple va devoir débourser entre 400 et 700 millions de dollars de plus pour assurer l’approvisionnement en pain en 2010.

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